Foetus

L’Île de Pâques

Tout le monde sait qu’il n’y a rien de pire que «googler» ta maladie. Tu tombes inévitablement sur des forums français passés dates où le pire est toujours arrivé et où tous les conseils médicaux sont permis. Bref, pour en savoir plus sur ce qui m’attendait à l’annonce de mon diagnostic, je me suis tournée vers la bibliothèque municipale.

Le premier bouquin vers lequel je me suis tournée était très à propos. Une journaliste française y raconte son expérience de cancer du sein sans flafla : à peine quelques sentiments à travers une myriade de faits. Il est vrai que le bouquin s’attarde beaucoup sur l’aspect génétique de son cancer et que ladite journaliste est une superwoman mais j’ai beaucoup aimé et je l’ai prêté à ma mère, question qu’elle comprenne mieux la dynamique du traitement.

Au deuxième livre, ça s’est corsé. Un roman atroce qui s’annonçait intéressant par l’agencement de ses sujets : cancer et course à pied. Eh boy! Je suis restée prise des jours à ne pas vouloir continuer à le lire tellement c’était mal écrit et sans intérêt. En voici les faits saillants : selon l’auteure, un échange de textos entre amies pendant un téléroman est une «envolée littéraire» et puis si ton amie est célibataire, envoie là avec ta mère en chimiothérapie, elle va se matcher avec un bel oncologue!

N’abandonnant pas ma quête, j’ai lu un troisième et dernier (je le promets) ouvrage ayant le cancer pour thématique. Un bref roman plutôt glauque mais qui frappe fort. Une histoire banale mais extrêmement triste dans laquelle le chum se décide à vouloir être père juste au moment où la maladie frappe sa blonde. Il quitte donc le navire en plein milieu des traitements puisque la chimiothérapie entraînera inévitablement la stérilité de sa blonde.

Dans ma cellule familiale, on travaillait activement au projet «petit frère de Charles-Antoine» depuis plus d’un an. Même si à trente-huit ans, je me doutais que le projet pourrait ne jamais voir le jour, l’annonce de son arrêt définitif a été un choc. On nous a d’abord parlé de traitements en fertilité, de prélèvement d’ovules. Puis, lorsqu’il a été question de cinq à dix ans de traitements hormonaux, on a vite compris que c’était fini.

Fiston sera enfant unique, comme sa mère, eh boy! J’en ris aujourd’hui, mais j’ai trouvé ça difficile. La maison pullule d’accessoires de bébés dont j’ai soudainement voulu me débarrasser en une journée… Bref, si je n’avais pas un chum merveilleux et un enfant enjoué, je serais salement déprimée aujourd’hui.

Sur ce, j’espère que vous passez tous un joyeux noël entourés de vos proches. Les miens m’ont gentiment accompagnée à travers la pire journée de Noël de tous les temps qui m’a rappelée une certaine exposition sur l’Île de Pâques (i.e. Vomir au musée).

2 réflexions sur « L’Île de Pâques »

  1. Bonjour Catherine, nous lisons ton blog avec intérêt.

    Ce fut un plaisir de te voir avec ta belle famille et ton beau sourire.

    C’est aussi notre expérience que ce n’est pas une bonne idée de googler une maladie. Lorsqu’on le fait, le résultat est en général déprimant. C’est comme si on ne trouve que les cas les plus difficiles sur Google.

    Nous te souhaitons le mieux, nous sommes chanceux d’avoir un bon système de santé, ils vont bien s’occuper de toi.

    Christian et Mireille

    1. Je pense à vous très fort, qui avez toujours été une source d’inspiration pour moi et qui avez traversé votre lot d’épreuves… Merci beaucoup pour votre soutien xxx

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