Bientôt le bistouri

Dans mon dernier billet, j’affirmais être une ménagère. Plusieurs d’entre vous m’ont imaginée à quatre pattes en train de frotter mes parquets, preuve que j’ai été chiche sur les adjectifs : on aurait dû lire ménagère téléphage ou encore ménagère boulimique. Je mange du chocolat comme jamais, sous prétexte que la chimio pourrait bientôt m’enlever mes capacités gustatives et j’abuse de Netflix comme il n’est pas permis.

Bref, il y a des coins de poussière dans les escaliers, les planchers sont limite collants et j’ai peur quand mon fils échappe sa brosse à dents dans le lavabos. Si on ne vivait pas déjà légèrement au-dessus de nos moyens et que la tante Gisèle n’était pas si vieille, j’aurais une femme de ménage.

J’ai récemment fait un effort de guerre et fais le ménage dans certains papiers. Je suis tombée sur mes relevés de notes de l’université pour redécouvrir deux faits amusants. D’abord que la prof de rédaction était salement sévère parce que contrairement à mes lecteurs, elle ne me trouvait pas bonne pantoute, parmi des ingénieurs, faut le faire… Ensuite que j’aurais dû changer de branche, rushant comme c’est pas permis en chimie et excellant en informatique.

Tel était le thème de ma semaine au CAP jeunesse : l’informatique. Alors aucun preneur pour la grosse 50, je vais plutôt aller boire un jus vert avec Joëlle, qui proposait les sciences. Après ce camp de jour, ma cousine Julie (qui l’avait suivi une autre semaine) et moi on s’est mises à programmer sur son VIC 20, que de souvenirs!

De retour dans la réalité, j’ai insulté un résident aujourd’hui en affirmant que la médecine n’était pas une science, étant hautement aléatoire… Il était gentil pourtant, son seul défaut étant de ne pas connaître Patrick Nicol.

J’en connais maintenant un peu plus sur mon sort chirurgical. Je vais d’abord passer des examens permettant de constater l’efficacité de la chimiothérapie et de savoir si mes ganglions sont encore potentiellement porteurs de cancer. Il appert que ces petits coquins se sont montrés «sans cancer» à la biopsie et «avec cancer» au TEP-scan.

Après les examens, j’aurai à choisir avec la chirurgienne entre échantillonner un ganglion sentinelle pour qu’un pathologiste l’examine attentivement et enlever tous les ganglions. La première option entraîne un risque d’avoir à faire une deuxième chirurgie tandis que la deuxième augmente les risques d’avoir le bras enflé (évidemment, il y a un nom médical, ne soyez pas surpris que je n’aie rien retenu).

Quant à la tumeur elle-même, on peut déjà conclure qu’elle a assez réduit pour l’enlever sans faire de mastectomie totale. Par contre, étant donné la petite taille de mes seins, ça laisserait un sein pas mal difforme. La reconstruction en même temps que l’ablation n’est pas envisageable puisque j’aurai à subir des traitements de radiothérapie.

Je comprendrai un peu plus les options et enjeux à mon prochain rendez-vous dans trois semaines, en attendant, c’est ma dernière chimio demain, yé!