Hier après-midi, je suis allée chercher fiston à la garderie en joggant, parce que je n’avais rien foutu de la journée, que je n’ai pas respecté mon engagement de sécrétion d’endorphines, mais surtout parce que je jugeais qu’il faisait un peu froid pour le vélo.
Inévitablement, à peine entré dans la véranda, fiston a pointé le vélo, sorti ses yeux de biche, pointé les casques, l’air de dire : «déguédine, on part». Il m’a fallu quelques minutes pour lui faire accepter que j’avais besoin d’un manteau, au minimum, et d’une batterie.
La batterie ne voulait pas clencher, j’ai pensé à maman qui venait de me raconter avoir troubleshooté son Bionx plus tôt dans la journée, j’ai sacré un peu et je suis allée chercher une autre batterie qui a bien voulu clencher, merci.
Une fois «toque-son» embarqué et bien attaché, je me suis rendu compte que, clenchée ou pas, la batterie n’alimentait pas le système d’assistance au pédalage. Qu’à cela ne tienne, si je suis capable de le déplacer en sac-à-dos et en poussette, je dois bien pouvoir nous mouvoir en vélo sans assistance, me suis-je dit, trop paresseuse pour débarquer fiston.
Ouf! Arrivée près d’une côte descendante, je me suis dit que l’effort à fournir pour contrer l’inertie (Mathieu va encore dire que j’utilise mal ce mot, une chance qu’il ne lit pas mon blogue!) du moteur était supérieur à ma capacité de malade semi-sportive ayant déjà couru dans les rues pentues de mon quartier. «Pentues» étant le mot clé dans ma phrase, on a tôt fait de faire le tour de la portion praticable du quartier.
Comme quoi toute la volonté du monde ne suffit pas toujours et que le recours à l’assistance est parfois nécessaire. (Check ben mon analogie bouetteuse!). Dans le cas de mon cancer, mon allier le plus précieux aura sans doute été la chimiothérapie. Même si j’aurais envie de te dire que j’ai reçu un placebo et que ma confiance et mon moral d’acier ont à eux seuls fait réduire ma tumeur au point où les praticiens la cherche, je crois que le cocktail de poisons mérite les honneurs.
Tellement efficace, cette chimiothérapie néo-adjuvante, que la chirurgienne qui m’annonçait une mastectomie totale il y a quelques semaines, arguant la petitesse de mon sein, a revu sa position et qu’on va sauver mon mamelon, youpi! L’intervention est prévue pour vendredi, j’essaierai de donner des nouvelles la semaine prochaine.