La semaine prochaine, je change de «cocktail» de chimiothérapie. Je me suis dit que j’allais me forcer un peu, m’intéresser aux produits, me documenter, poser des questions. Bof. N’allez pas penser que le cancer m’a changée, la chimie organique pis moi, on ne s’est pas réconciliés. Mais la formule chimique de l’Herceptin est trop géniale (C6470H10012N1726O2013S42), ça ferait un foutu beau bricolage. Ça ou des mandalas, même combat!
Comme c’est une «bonne semaine», je vais plutôt consacrer mon temps à tenter de parfaire ma technique de skieuse. Hier, je me suis retrouvée en pleine face, j’ai eu mal à l’ego. Et comme mon chéri avait choisi une piste plus difficile, je me suis retrouvée toute seule à pleurer pour rien… Pas facile!
Je ne sais pas s’il y a un gène «sportif» mais je peux vous garantir que je ne l’ai pas. J’espère que fiston tiendra de son père. Samedi dernier, à son premier cours d’éveil à l’activité sportive, il a démontré qu’il était aussi timide que sa mère, mais ça c’est une autre histoire! Quand l’animatrice m’a demandé quelle activité il avait préféré, je suis restée vague, incapable d’avouer qu’il maniait un peu trop bien le bâton d’hockey à mon goût.
Entendez-moi bien, je n’ai rien contre les gens qui aiment le hockey, c’est juste contre ma religion. J’en ai contre le sport professionnel en général et ses salaires exorbitants. Je me calmerai le jour où quelqu’un m’expliquera comment le partisan-moyen peut chigner qu’il pait trop d’impôts et se payer un billet à 100$ et des bières imbuvables à 10$. M’enfin, je m’égare.
Je m’égare mais je ne suis pas perdue. Je n’adhère à aucune religion, pour toutes sortes de raisons. La principale étant probablement que mon père me rabâche les oreilles depuis près de quarante ans avec tous les travers de la religion catholique à laquelle on «appartient» pourtant. Bref, s’il est heureux de s’en être «débarrassé», moi, la cassure me laisse un peu perplexe.
Pas que j’aie besoin d’endoctrinement mais je trouve que l’athéisme a ceci de sournois qu’il n’a ni cadre, ni vocabulaire propre. En somme, quand on me pose des questions sur mon «combat», j’ai franchement l’air de m’en foutre et de me laisser porter alors que dans les faits, j’y réfléchis (surtout sur les pistes de ski).
J’aimerais bien être assez intelligente pour comprendre comment les médicaments que l’on m’injecte inhibent la croissance tumorale mais comme ce n’est pas possible, je me contente de subir le traitement et d’espérer son efficacité. Namaste et bonne journée!