Charles-Antoine boude

Atteindre Prospect avant la chenillette

De toutes les personnes que je connaisse, je gagerais cher que 49% pensent que je suis une tronche finie, 49% pensent que je suis une alcoolo-toxico finie et que 2% pensent que je suis une sportive. Gâtons la minorité.

En me réveillant ce matin, j’ai mis quelques minutes à me rappeler que la soirée de la veille avait été particulièrement éprouvante. Sur le moral parental, surtout (il a deux ans, ce petit), mais aussi sur la malade. J’ai pleuré. Mon look cadavérique, mes ongles qui noircissent sous les brillants de mon party de bureau, mon impuissance.

Puis, j’ai décidé d’être une combattante et d’aller reconduire mon fils à la garderie en joggant ce matin. Et comme pour toute «épreuve» sportive dans laquelle je m’engage, je me suis fixé un objectif irréaliste, un objectif réaliste et un objectif du désespoir. Genre : demi-marathon en deux heures, demi-marathon complété et demi-marathon pas la dernière please-please-please. Bref : jogger tout le long, réaliser 8min/km et revenir vivante…

J’ai donc enfilé mes collants, mes espadrilles et, après une bataille d’une demi-heure avec fiston (à deux contre un), je me suis élancée dans «ça de neige», poussant un Charlot hurleur. Par chance, la sirène s’est arrêtée avant la rue Walton, après que fiston ait gagné le combat contre le pare-brise du Chariot.

Rendue à Portland, j’étais un peu à bout de souffle. J’ai piqué à côté de feu Plein-soleil où j’ai rencontré Stéphane, mon ex-collègue récemment congédié. Ça m’a fait du bien de lui parler (et de reprendre mon souffle tsé), sachant que je n’ai pas toujours eu la fibre empathique avec lui.

Poursuivant mon chemin, j’ai repensé aux paroles de mon chum : «marche la côte». Elle est bonne. J’étais même pas rendue à Dominion que je marchais, ça promettait. En plein milieu, je me suis arrêtée pour vérifier l’état de mon rejeton-sans pare-brise. Rendue en haut, j’ai adopté un petit trot mirage question de passer la tête haute devant la maison d’une combattante…

Dernière côte avant la garderie, un grondement attire mon attention : la chenillette s’apprête à nous avaler!! Dans un dernier effort de guerre, j’atteint le stationnement de la garderie à temps pour que mon fils salue le conducteur de ladite chenillette.

Le retour s’est bien déroulé mais de retour à Portland, j’aurais pris un taxi. J’ai marché ma rue bien peinarde, contente de constater que j’avais «rattrapée» la postière. Me suis affalée sur mon divan, avec un chocolat chaud (qui annule tous mes efforts), j’ai regardé mon «data» et puis je me suis dit que j’avais au moins accompli une chose aujourd’hui : atteindre Prospect avant la chenillette.

2 réflexions sur « Atteindre Prospect avant la chenillette »

  1. J’aime tes blogues Catherine! Tout en étant humoristiques, ils nous aident à comprendre ce que tu vis, ce qui est moins drôle. Les sujets sont souvent évoqués quand nous sommes ensembles, mais ils sont plutôt effleurés. Tu as un talent d’écrivaine en plus de tous les autres. Je les relis avec ton père et nous sommes avec toi au travers de ta maladie en même temps que du comportement de ton fils de 2 ans.
    Je suis contente de savoir que tu as ton chum et ton fils pour t’aider à passer au travers. Gros câlins xxx

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